Le jour où je me suis plongée dans la lecture de « Just Kids » (un merveilleux bouquin rédigé par une merveilleuse Patti Smith), j’ai tout dévoré en quelques heures. Quand est venue l’heure de fermer les yeux, je rêvais et ne cessais de me répéter que moi aussi, je voulais vivre au Chelsea Hotel. Rencontrer des personnalités aux mille visages, être chez soi sans l’être, graisser la patte au valet de chambre, payer un lit contre quelques peintures et autres objets inspirés, aimer comme si le reste n’existait plus : cela paraissait si parfait, si beau.
Et puis, dans l’idée de vivre dans une chambre d’hôtel, je trouvais quelque chose de poétique, mélancolique et délicieusement bohème. Quoi de plus doux que de n’avoir aucune contrainte sinon celle de payer un loyer ? Pouvoir lever les voiles quand le vent semble souffler dans la bonne direction, sans besoin de poser un préavis, de vendre des meubles, de boucler des valises beaucoup trop pleines, de résilier des abonnements inutiles ou de se soucier du coût qu’un déménagement implique.
Un sentiment de liberté infinie s’en émanait.
Hé bien ça y’est, mon vœu est exaucé : je vis dans un hôtel. Un hostel, plus précisément. Ce qui équivaut à une sorte d’auberge de jeunesse dans laquelle il y a aussi des vieux. Je vais vous décevoir mais je n’ai ni rencontré Janis Joplin ni Verlaine et je ne suis pas devenue une artiste renommée. En revanche, j’écoute souvent les Velvet Underground ce qui me permet au moins d’être dans l’ambiance. Aussi, point non négligeable, je travaille. Contre 4 heures de travail quotidiennes plus ou moins bien faites, j’ai un lit. On appelle ça du volontariat. C’est pas mal pratique parce que je fais des économies et ça me laisse un véritable et précieux temps pour me reposer, réfléchir, lire, écrire, méditer, faire du sport, boire des bières et barboter. Plus besoin de planifier, d’organiser ou de prévoir ; bonheur.
Le souci, comme dit plus haut, c’est qu’il faut travailler. Et mon Dieu, quelle plaie. En 6 mois, j’avais oublié comme cette chose pouvait se révéler fastidieuse, avilissante et pénible. Les tâches confiées sont, somme toute, assez basiques et simples : nettoyer le jardin (entendons : ratisser/ramasser les feuilles), laver la cuisine & les tables et puis gérer la réception (entendons : boire des bières). C’est à peu près tout.
Le mec qui gère le bordel (l’hostel pardon) est un gros con, venu tout droit d’Allemagne. Lunatique comme les patrons savent si bien l’être, son humeur fluctue au gré de son taux d’alcoolémie. Et puis franchement, je ne veux pas faire la meuf bourrée de clichés mais alors dans le genre allemand psychorigide, on a touché le gros lot. Non parce que bon, je me suis quand même fait engueuler parce que je ne ratissais pas droit.
Bref, c’est assez fascinant de constater que, peu importe le travail (gérer un site web ou ratisser des putains de feuilles qui tombent sans cesse) et le pays ; je pointe les mêmes absurdités managériales, le même manque d’humanité envers les employés/volontaires, la même surdité face aux problèmes relationnels et la même désinvolture quant au bien-être des travailleurs.
Alors vous l’aurez compris, si je tenais à rédiger quelques lignes au sujet de mon expérience dans cette auberge, ça n’est pas pour vous partager une soudaine passion pour le Travail ou encore la découverte d’une nouvelle fabuleuse technique de management qui révolutionnerait le monde de l’entreprise.
Non, l’idée, avec ces petits mots de rien du tout, c’était tâcher de vous raconter l’ouverture d’esprit qui règne ici, la douceur de vivre exaltante, la force du moment présent, la beauté des étranges rencontres et la saveur des jours sans lendemains.
Car au Shalom Hostel, si les personnalités ne semblent pas aussi prestigieuses que celles rencontrées et si bien dessinées par Patty, elles n’en sont pas moins accidentées et colorées. Et tous ces êtres, formant involontairement une communauté, insufflent à l’endroit pourtant bordélique, un vent de douceur et de sérénité.
J’ai donc décidé de vous embarquer, le temps de quelques phrases, dans cet incroyable endroit, à la rencontre de ses fantasques personnages et de son atmosphère aussi paisible que folle.
Je commencerais bien sûr par Andrea & Anaïs, nos amis d’amour, sans qui l’expérience au Shalom Hostel eut été bien moins éclatante. A peine arrivés, Andrea nous accoste avec toute la verve qui le caractérise et affirme nous avoir croisés à Mazunte. Près de La Baguette précisément, cette incroyable boulangerie où tout est délicieux. Oups, grillés. Nous échangeons rapidement quelques mots qui se transforment en rires, il nous présente Anaïs et nous souhaite la bienvenue comme s’il était le patron alors que lui aussi vient d’arriver. Andrea quoi.
Et puis, soudainement, je n’ai pas la moindre idée de comment, de pourquoi et de quand mais tous les quatre, nous sommes devenus inséparables. Une évidence aussi étrange et surprenante que géniale. Certaines énergies s’attirent sans explication tangible, voici la magie des rencontres.
Anaïs est française, Andrea, italien. Les deux se sont rencontrés à Londres il y a quelques années et forment un couple aussi doux qu’explosif. Ils sont volontaires, comme nous et râleurs, comme moi. J’aime leur vision de la vie qui s’accorde parfaitement à leurs personnalités entières, authentiques et franches.
Je me délecte des longues heures passées avec Anaïs, à refaire le monde, parler de poils, de mecs, de futur, de passé, surtout de présent, à envisager une vie sans travail, une vie sans contraintes ni conventions ou engagements. Et parfois, on ne dit rien mais j’aime la savoir près de moi. Je commence d’ailleurs toutes mes journées par la même phrase « Donde esta Anaïs ? », déclinée en anglais et français selon mon interlocuteur.
J’entends encore le désormais mythique « Oh I’m bored man » d’Andrea, prononcé avec cet accent italien tellement chantant. Je le vois encore s’agiter dans tous les sens comme un gosse excité la veille de Noël. Stéréotype de l’italien nerveux ? Allez, oui. Mais tellement généreux, profondément gentil. Oh man, je l’adore.
Bien que l’hostel soit débordant de personnes, j’ai parfois la sensation de n’être qu’avec eux, dans une petite bulle réconfortante et étrangement familière. Je les aime et créer de véritables liens amicaux permet de bâtir des petits repères, même à l’autre bout du monde.
Les deux ont quitté Shalom il y a deux jours et rien n’est plus vraiment pareil depuis. J’imagine que c’est la partie la plus compliquée du voyage : dire au revoir.
Dans la foulée des débuts de l’aventure, il y a bien sûr Marco, l’improbable bonhomme.
Marco a 21 ans, est mexicain, papa d’un enfant de 6 ans, clown et dealeur à ses heures perdues. Ça fait beaucoup, je sais. C’est l’un des premiers à qui nous avons parlé. Pour nous souhaiter la bienvenue, il nous tend un joint sans tabac. Il nous explique ensuite qu’à Mazunte, OK, c’est fastoche de trouver de la weed, mais ici, bonjour la galère. Cependant, n’ayons pas à nous inquiéter : il possède une « petite » réserve qui devrait nous dépanner SI JAMAIS hein. Dans notre chambre, l’odeur quasi permanente d’herbe justifie les guillemets ironiques placés précédemment.
Je me demande d’ailleurs s’il ne fournit pas tous les volontaires puisque rares sont les fois où je ne vois pas quelqu’un fumer.
Marco est plutôt malin. Il a établi un petit plan des familles afin de travailler le moins possible et ce, en toute discrétion. Il se lève un peu plus tard que tout le monde, se fond entre les arbres tel un caméléon et commence à ratisser les feuilles de manière EXTRE-ME-MENT lente. Mais genre, c’est pas possible de ratisser plus lentement. De plus, afin de ne pas se tuer à la tâche, il pose régulièrement le râteau et tire mollement sur son joint fraîchement roulé. De ce fait, un travail qui demande en réalité une heure de temps en prend quatre : le deal est respecté. Sans mauvais jeu de mot.
Parfois, Marco fabrique des objets comme des fleurs ou des animaux à base de ballons de baudruche. Ce que font les clowns finalement. Un soir, il m’a offert une petite rose. C’est gentil mais moi, je dois avouer, j’ai un peu peur des clowns.
Un jour, il y a une fille qui est venue faire un seating à l’hostel ; elle cherchait Marco. Lui, se cachait dans la chambre, prétendant qu’elle n’était qu’une cinglée fumeuse de crack. Je vous raconte pas, ça a remué tout le Shalom ; une véritable journée animée ! J’ai adoré ! Bon fin de l’histoire : la nana n’a pas lâché l’affaire, a retrouvé Marco et une interminable discussion a vu le jour sur le banc, celui à côté des chiottes.
De ce qui se dit, Marco sera bientôt papa une nouvelle fois. Oups.
Mentionner Marco sans parler de Cassandra n’a pas de sens. En effet, on les voit souvent fourrés ensemble, traits détendus et yeux rouges. Laissez-moi vous dire que ça n’est pas à cause du soleil.
J’ai normalement un 6ème sens qui me permet de cerner rapidement la personnalités des personnes que je rencontre. Mais concernant Cassandra, j’ai séché. Elle demeurait un mystère pour moi. Nous logions dans le même dortoir, j’ai pourtant mis 4 jours à lui adresser la parole. Faut dire, elle ne parle pas un mot d’anglais et mon espagnol, bien qu’allant en s’améliorant, reste limité. Et puis, plutôt réservée la gamine. Très matinale, je l’entendais souvent aux aurores, nettoyant le sol des interminables allées pour ensuite filer en vitesse allumer son premier pétard de la journée.
Assise tranquillement au bord de la piscine chlorée, je l’observais, les yeux clos, songeuse et défoncée.
Je m’interrogeais souvent à son sujet : elle semble si timide, si distante, comme si elle n’était pas vraiment ici, tout en l’étant plus que n’importe qui. Finalement, le temps passe et malgré notre incapacité à communiquer correctement, je commence à l’apprécier. Quand je travaille le soir, je la vois souvent au bar, allant de but en blanc vers les mecs, leur présentant confiance et sexuelle sensualité. Rapidement, ça roule des pelles et ça me fait beaucoup rire et sourire. Un sourire bienveillant. Elle me répond avec des petits clins d’œil et je sais qu’on se comprend. J’aime son audace, son regard malicieux et sa capacité, que rares possèdent, à se foutre royalement du regard ou de l’avis des autres cons. Cassandra, comme beaucoup ici, fabrique des bijoux à base de pierres précieuses et de fils argentés. J’adore la regarder sur son lit, concentrée comme jamais, tordre habilement le fer qui servira à habiller de délicates mains.
La semaine dernière, lors de mon jour off, je suis allée à Mazunte (love forever) et quand je suis rentrée, elle m’a sauté dessus en me hurlant que je lui avais trop manqué ! Tellement mignonne.
Finalement il semblerait que, parfois, la parole ne soit pas l’unique manière de communiquer.
Et pour rester dans le thème de la défonce, laissez-moi vous présenter Shawn & Charlie Brown, les texans du Texas. Les inclure tous les deux dans le même panier n’est pas très juste, mais il en est ainsi.
Shawn, impossible de le louper. Compliqué de le décrire également. Il est ce que l’Amérique a fait de pire : un ancien soldat visiblement brisé, ravagé par la drogue, déglingué par l’alcool et abruti par des idées conservatrices. Il y a déjà plusieurs mois, il a posé ses valises dans une petite chambre de l’hostel et n’a pas l’air prêt d’en bouger.
Il aime hurler à travers tout, souvent pour de dire de la merde. Quand on lui demande comment ça va, il répond inlassablement « Same old shit », parfois accompagné d’un « Shit, your english sucks man ».
Tous les jours, il me demande si je parle anglais et bien que la réponse ne change jamais, il continue de poser la question. Il est un peu sourd, pour sa défense. D’ailleurs, au moment même où j’écris cet article, il est en train de me parler. Je n’ai pas tout compris mais le tout était beaucoup trop ponctué de « shit ». Il porte un marcel « Corona », je ris.
Sa démarche est fantastique : tel un cowboy des temps modernes, il avance fièrement, les bras se balançant beaucoup trop forts, beaucoup trop loin. Pas de gun à dégainer mais la Victoria n’est jamais bien loin. Ou le Pepsi. Les deux seules choses qu’il semble ingérer. Et beaucoup de choses illicites aussi, vu son air lunaire.
Souvent il aime se planter sur la rue. Il scrute. Droite, gauche. Il reste là quelques minutes puis retourne tranquillement vers ses chambres. Il vérifie peut-être que le monde continue de tourner ? Au vu de sa mine déconfite, j’imagine que la réponse est non.
Le portrait peut paraître assez sombre mais mon dieu ce qu’il me fait rire ! C’est surtout son rire idiot qui me fait marrer. Je l’imite maintenant parfaitement et parmi les volontaires, il reste un sujet de discussions assez excitant.
Le voir débarquer à la piscine, tel Taz en furie, égaye toujours ma journée.
Charlie Brown (on l’appelle tous comme ça mais pour être honnête, je ne suis pas certaine de sa véritable appellation) lui, se fait plus réservé. Lors de mes premiers jours passés au Shalom Hostel, je ne l’ai guère vu autrement que dans la position allongée. Constamment affalé dans le petit lit du sas, celui qui ne sert normalement à rien ni personne, on aurait presque dit un SDF.
Andrea cette petite commère, nous a appris que s’il dormait autant, c’était pour éviter de boire. Et en effet, Charlie a la main lourde sur la binouze. Ça commence à 8h pour ne finir qu’au crépuscule. Il ne fait pas grand-chose d’autre. Je le vois souvent assis, au bord de la piscine ou à la réception, pensif, souvent un petit sourire aux lèvres. Presque apaisé. Ses bières, il les partage souvent avec Shawn. Tous les deux, semblent parfois plongés dans des conversations passionnées ; je me demande bien de quoi il en retourne.
Charlie n’est en fait pas un SDF puisque lui aussi vit là depuis un bon bout de temps. 6 mois ? Un an ? Qui sait ? Quand je vous dis que le temps s’arrête ici.
En tout cas, Charlie veut changer. Il n’a pas calmé le joint mais on ne le voit plus beaucoup en compagnie d’une quelconque bière. Il dort moins, boit moins et s’éloigne de Shawn. Je suis contente. Car je l’aime bien Charlie, il semble si meurtri. Comme un oiseau qu’on soignerait volontiers. OK, j’en fais un peu trop mais quand même : il me touche. Je crois qu’il nous touche tous. J’espère qu’il ira bien, qu’il ira mieux, qu’il saura trouver son petit coin de sérénité.
Hier, il s’était rasé la moustache, un nouvel homme. Je l’ai presque trouvé beau, neuf.
(PARDON je n’ai pas de photo de Charlie Brown ! On a qu’à dire que mon article est un passionnant roman et que vous être ravis de faire marcher votre imagination :)).
Et puisqu’on parle des gens qui vivent à l’hostel, j’en viens naturellement à Michael, le canadien spirituel. A moins que cela ne soit le canadien fou, j’hésite encore. L’histoire de Michael est un peu triste. Il a perdu son fils il y a quelques années et a divorcé dans la foulée. Depuis, il voyage à travers l’Amérique. Je ne peux m’empêcher de penser qu’il a perdu quelques cases sur la route. Les tristes événements qui ont perturbé sa vie à tout jamais l’ont amené à emprunter un chemin profondément spirituel. Son quotidien est depuis rythmé par une méditation quasi constante, d’étranges séances de yoga et de longs discours incompréhensibles. Ces choses m’intéressant de plus en plus, j’aime discuter avec lui, l’écouter. Le seul souci c’est que s’engager dans une conversation avec Michael peut être vraiment fatigant. C’est un véritable moulin à paroles, les sujets apparaissent aussi vites qu’ils disparaissent et les étrangetés de ses phrases sont parfois compliquées à intégrer. Mais j’aime ses enseignements et leçons de vie, souvent incroyablement pertinentes.
Michael adore danser, ça l’anime, le passionne, le rend profondément heureux. Il se fait d’ailleurs appeler « Michael The Dancer ». Quand il est d’humeur, il invite élégamment les femmes de l’hostel et les fait valser jusqu’au bout de la nuit. Lors de ces soirées endiablées, les sourires ne s’évanouissent jamais.
Michael est toujours accompagné de deux petits chiens assez mignons : Shangrita et Coca. Un jour, Shangrita a mangé un space cookie qui trainait dans la tente de Michael. C’était hilarant, cette pauvre chienne était complètement défoncée. C’était une très bonne journée.
Michael a quitté l’hostel il y a quelques jours, suite à un petit accès de colère (je vous raconterai un jour sa théorie concernant la colère). C’est bizarre mais c’est comme ça, Michael n’aurait pas pu lever les voiles autrement. Spontanément, sans explications ni transitions.
Mais celles qui ont marqué mon cœur pour toujours, ce sont Julia & Sofie, les fascinantes féministes Argentines.
Si je devais tomber amoureuse d’une femme, ça serait sans nulle doute de Sofie. Spéciale, incroyablement belle, impétueuse, furieusement non conventionnelle. Elle incarne tout ce que j’aime chez La Femme. Oh oui, j’avais envie de l’embrasser ! Avec ces petites bretelles spaghetti tombant de manière insolente sur des épaules aussi sexy que carrées, comment ne pas en avoir envie ? Sofie !
Sofie voyage avec la douce Julia, calme mais pas timide. J’aime discuter avec elle, j’aime sa voix, j’aime quand elle me raconte l’Argentine, les joies, la crise économique, les luttes, le voyage et son pourquoi. Nous échangeons à propos de l’avortement, de la place des femmes. Nous partageons les mêmes idées et valeurs ; comme il est bon d’être parfaitement alignées, de terminer les phrases de l’autre.
Les deux sont passionnément libres, libérées, poilues, à poil et désinvoltes. Elles sont des femmes, elles sont fortes, elles font ce qu’elles veulent et les autres peuvent bien aller se faire foutre. Je soupçonne d’ailleurs Sofie de laisser apparaître ses petits seins parfaits un peu trop souvent, volontairement.
Il arrive que Sofie nous montre, à Anaïs et moi, des vidéos d’elle dansant dans la rue. Que c’est beau. Pardon, je vais encore utiliser le mot « libre » mais rien ne pourrait mieux décrire sa danse, sa manière sensuelle de se mouvoir dans l’air.
Aucun mot ne pourrait les définir plus justement.
Et pour finir sur de l’amour, puisque c’est tout ce qui compte, c’est bien entendu d’Ariel & Luna dont je vous parlerai. Alors eux deux, il ne fait aucun doute, il FALLAIT qu’ils se rencontrent. J’ai rarement vu un couple aussi fusionnel, assorti et amoureux. L’énergie qui circule entre eux est vraiment magique et le plus beau, c’est qu’ils la véhiculent autour d’eux avec une simplicité et un naturel déconcertants. L’adjectif « solaire » leur sied à merveille.
Quand le matin, je balaie les feuilles (et que je chantonne inévitablement « les feuilles mortes me rappellent à son souvenir »), je les entends depuis leur tente de fortune, se faisant des chatouilles, riant aux éclats, se priant mutuellement d’arrêter la torture. On sait tous très bien qu’ils n’ont pas envie d’arrêter. On les comprend, ce moment a des airs de perfection.
Eux aussi fabriquent des bijoux : pierres, corail, coquillages… tout y passe. C’est joli. Plein de douceur, de précision et d’âme. Yoan leur a d’ailleurs acheté un collier absolument parfait ; ce genre d’achat qui a plus de sens que n’importe quel autre.
Souvent, ils s’assoient près de la piscine. Luna gratte langoureusement les cordes de sa guitare électrique pendant qu’Ariel, minutieux, finalise quelques créations fantaisistes. Mais Luna n’est pas la seule musicienne du couple : Ariel est un incroyable saxophoniste ! Il gagne même sa vie avec. Nous avons régulièrement le droit à des petits concerts privés, à la réception de l’hostel. Je ne les oublierai jamais tant ils avaient la faculté de fédérer, d’oublier, de lâcher prise et de profiter. Toujours, lors de ces mélodieuses parenthèses, flottait un parfum d’insouciance.
La musique a ce pouvoir si puissant.
Toutes ces rencontres, qui nourrissent mon âme, rassurent mon cœur, me font rire, pleurer, chanter et danser, sont devenues vitales.
Ce moment de pause, consacré à des activités incroyablement simples me permet de vivre lentement, simplement, sans projets ni stress. Etre juste ancrée dans le moment présent.
Ici finalement, tous les mêmes, tous différents. Nous fuyons tous quelque chose… à moins que l’on ne court après quelque chose ? Mais peu importe la cause et la conséquence, c’est le voyage qui nous a trimballé ici, avec nos forces, nos faiblesses, nos qualités, nos défauts. La même passion, le même rêve ; celui de se connaître soi-même.
Alors, la tolérance est maitresse, les jugements n’existent pas.
Bienvenue au Shalom Hostel, là où tu dois être qui tu es.
Photos Bonus en dessous de la phrase que vous êtes en train de lire.
Belle galerie de portraits ma princesse. J’ai passé un exotique et délicieux moment en la parcourant. Tes photos me font voyager. Merci. Je t’aime. Ton papou
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Que de merveilleuses images pour décrire de si simples moments de vie!
C’est magnifique!!!!💕💕
Quel récit, quelle poésie, quels mots justes, recherchés et si bien posés..
Tu fais des relations humaines un bijou, une pierre précieuse!!
Tu sais apprécier l’autre, quelqu’il soit, sans jugement de valeur, sans appriori !! Tu observes les personnes de l’intėrieur, tu repères leurs faiblesses, tu t’amuses de leurs petits travers, tu comprends leurs douleurs, tu t’attaches à eux et tu finis toujours par les aimer!!
Tes photos parlent d’elles-mêmes !!
J’ai l’impression de connaître maintenant tout ton petit monde qui s’agite dans ton joyeux hôstel et ce soir, c’est à moi que manquent Andrea, Anaïs, Marco, Cassandra, Charlie Brown, Michael… les autres aussi, mais surtout toi!!!!
Merci ma chérie d’avoir partager ces beaux moments de vie !!
Avec tout mon admiration et mon amour ❤❤❤
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Quel dommage qu’il n’y ait pas une photo de toi en train de ratisser « pas droit ». C’est un concept qui m’interpelle. Un peu comme cette Cour des miracles où vous avez trouvé refuge. C’est émouvant de te voir te gorger de l’énergie des gens qui t’entourent. Bon, il ne manque plus qu’un cannibale ventriloque ou un dresseur de pingouins végétariens pour compléter ta galerie. Bisous, et n’oublie pas d’ouvrir ta fenêtre de temps en temps pour aérer ! 😘
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